C’est l’histoire d’une dame qui veut faire un beau cadeau d’anniversaire à son mari. Elle décide de lui offrir un perroquet qui parle. Elle se rend donc dans une oisellerie et repère un magnifique spécimen aux couleurs chatoyantes.
— Est-ce qu’il parle ? demande-t-elle au vendeur.
— Oui, bien sûr, répond ce dernier, il parle français, anglais et a de bonnes notions de mandarin.
— Ouah ! formidable ! Et quel est son prix ?
— 3.000 euros.
— Ah ! ce n’est pas donné, quand même, dit la dame. Elle se tourne vers un autre oiseau, aux plumes bleues et au bec orange. Et celui-là ?
— Celui-là parle français et espagnol et sait tenir une comptabilité jusqu’au bilan. Vous pouvez l’emporter pour 4.500 euros.
— Bigre, dit la dame, commençant à regretter son idée de cadeau. Je n’imaginais pas que les perroquets étaient à ce point hors de prix !
Et puis elle aperçoit, au fond du magasin, dans une grande cage, un petit perroquet tout vieux, assez déplumé, qui ne bouge pas.
— Et le vieux, là-bas, il fait combien ?
— Ah ! celui-là, il coûte 15.000 euros…
— Quoi ??? Mais qu’est-ce qu’il sait faire pour valoir aussi cher ?
Le vendeur sourit à la dame en regardant le vieux perroquet.
— Ah, euh… Eh bien ! on n’a jamais trop su. Mais tous les autres l’appellent Président !
Dans une hiérarchie, chaque employé tend à s’élever jusqu’à atteindre son niveau d’incompétence….
Ce principe de Peter prévoit que tout employé compétent bénéficiera d’une promotion jusqu’à ce qu’il atteigne son niveau d’incompétence… d’où il ne bougera plus.
Autrement dit, la compétence d’une personne à un niveau hiérarchique est indépendante de sa compétence précédente au niveau en dessous.
En effet, si un collaborateur promu ou évoluant dans l’entreprise parce qu’il est performant à son poste peut ne plus être performant dans son nouveau poste. C’est double peine pour l’entreprise qui a du coup perdu une compétence à un poste et ne la retrouve pas dans cette mobilité !
Les collaborateurs voire les managers qui explosent leur seuil de Peter sont donc uniquement ceux qui n’ont jamais cherché à le faire bouger, parce qu’à un moment donné de leur carrière ils ont cessé d’évoluer, de changer, de se remettre en cause, et se sont fragilisés professionnellement en perdant le contact avec les exigences d’un environnement en mutation perpétuelle.
Peut-on contrer ce principe ?
Ce principe de Peter exprimé il y a plus de 50 ans par Laurence J. Peter était au départ un canular. Mais, au fil du temps, ce principe s’est installé dans l’inconscient managérial et fait partie de notre représentation de la personne au travail.
Sachant cela, il est donc possible d’anticiper, de dépasser, notre seuil d’incompétences « prévisible » par la formation, le développement personnel, une identification permanente de ses savoir-faire avec les besoins changeants de son environnement…avec une dose d’initiative et de courage !